Parfois vous voulez quelque chose et l’Univers vous le livre sur un plateau. Certains appellent çà un coup de chance ou une coïncidence ; je préfère le terme ‘synchronicité’. Et pour une raison quelconque çà arrive tout le temps dans cette petite ville de Santa Teresa, au Costa Rica. Tout a commencé le jour même où nous y avons mis les pieds…
L’Hôtel. En arrivant à Santa Teresa, il ne nous faut pas longtemps pour trouver notre hôtel mais nous ne pouvons pas récupérer les clés car le gérant est parti faire une course. En attendant, la femme d’entretien nous montre les chambres. Nous nous lançons un regard déçu : cet endroit ne ressemble pas aux photos. Heureusement que nous n’avons pas payé d’avance, ni même donné un numéro de carte bleue. Nous disparaissons avant que le gérant ne revienne, reprenons la route et trouvons un super hôtel où nous faisons la connaissance des gens formidables.
La Maison. Nous sommes en chemin pour aller visiter une location du nom de ‘Casa Escondida’ (la maison cachée). Nous suivons les indications mais nous ne trouvons pas l’endroit. Nous atteignons la fin de la rue et nous préparons à faire demi-tour. Quelques ouvriers discutent devant une maison. Nous ouvrons la vitre de la voiture et demandons de l’aide. L’un des hommes plaisante : « Casa Escondida ? Je ne sais pas … elle est cachée. » Nous partageons un éclat de rire, puis il poursuit : « Quelle genre d’endroit est-ce que vous cherchez ? Cette maison est à louer : est-ce que vous voulez la voir ? » Mai sourit pendant la visite. Dans ses yeux je vois un gros panneau rouge clignotant : « Je la veux ! » Nous emménageons quelques jours plus tard.
Le Maître. J’ai pour habitude de chercher une école d’arts martiaux dans chaque endroit où nous nous posons pour plus d’une semaine. Après quelques jours ici j’ai découvert que Santa Teresa se vante d’une pléthore d’écoles de surf, de yoga et d’espagnol, mais aucune d’arts martiaux. Quel dommage ! Une quinzaine plus tard Mai et moi regardons un film sur la vie de Ip Man, l’un des professeurs de Kung Fu de Bruce Lee. Je suis fasciné par la beauté, la rapidité et l’efficacité du style de combat « Wing Chun » de Ip Man. Je décide de publier une annonce dans le groupe Facebook local où les gens achètent et vendent toutes sortes de trucs, des planches de surf aux matelas, en passant par les pâtisseries et les fruits frais. En moins d’une heure je reçois 4 réponses. Finalement il y a des professeurs de Kung Fu, de Capoeira, de Karaté et de Tae Kwon Do à Santa Teresa, même si personne n’est au courant. Et devinez quoi ? Carlos, le Maître de King Fu, enseigne les techniques Wing Chun. Je suis partant !
La Prof. Je me réveille avec le désir d’améliorer mon niveau d’espagnol. Alors que je mange mes céréales en regardant le lever du soleil sur la plage, je me dis que le prof idéal serait d’Espagne… au cas où nous déciderions de vivre à Barcelone un de ces jours ! J’écarte ces pensées et me rends à mon cours de Kung Fu. Une heure et demie plus tard mes avant-bras sont endoloris, mon sang est chargé d’adrénaline, et j’ai u ne faim de loup. Je marche jusqu’à Chicken Joe’s – le meilleur poulet de la région – mais j’ai oublié qu’ils sont fermés le mardi. Mes pieds me mènent jusqu’au Ginger Café – où l’on sert des sandwiches aussi énormes que délicieux. Je repère un visage amical et familier : Juan-Carlos prend un café. Nous discutons de surf et de maisons, et je lui demande s’il connaît des profs d’espagnol. Il me vante les mérites d’Adela qui vient d’arriver d’Espagne et qui se trouve justement au coin de la rue. Peu après je suis en train de discuter de détails logistiques et de prix avec Adela. Elle fait une pause puis elle dit : « Je te donne des leçons d’espagnol gratis si tu m’aides à améliorer mon anglais. »
Bien que cette poignée d’histoires soit loin de constituer une preuve scientifique, je pense sincèrement que Santa Teresa est un endroit où si tu veux vraiment quelque chose tu as intérêt à te préparer : ton souhait pourrait être exaucé bien plus rapidement que tu ne crois. Avec un peu de foi et un esprit ouvert.
Cédric, 14 décembre 2011
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