Nous garons enfin notre pick-up chargé de planches de surf devant le syndicat d’initiative du volcan de Pacaya. Ça fait un bon bout de temps que Stef et moi en cherchons la route, handicapés par le manque de panneaux routiers au Guatemala et par la futilité des plans miniatures imprimés dans nos guides de voyage. Nous avons demandé notre chemin plusieurs fois… mais à notre grande surprise de nombreux guatémaltèques ne parlent pas espagnol (ils ont des dialectes locaux dérivés des langues Mayas précolombiennes). Cependant avec un peu de persévérance et beaucoup de chance nous avons finalement atteint notre destination… et immédiatement commencé la randonnée – nous n’avons pas beaucoup de temps si nous voulons arriver à l’hôtel ce soir avant la tombée de la nuit.
Il n’y a pas vraiment de chemin tracé mais l’idée est d’aller là où ça monte – nous apercevons quelques randonneurs au loin, ce qui nous donne confiance en notre sens de l’orientation. Bientôt le terrain devient plus difficile : nous marchons à présent sur des cailloux noirs de roche volcanique, et chaque pas en avant s’accompagne d’une glissade d’un demi pas en arrière. Chaussés de bottes bien adaptées au terrain, nous dépassons un groupe de touristes innocents en sandales de plage. Leur guide nous lance un regard désespéré. Maintenant nous sentons que le sommet est proche : la pente est très inclinée et la vue est magnifique en surplomb des collines environnantes… L’esprit de compétition entre mecs prend le dessus et nous atteignons le haut du volcan à bonne allure, avec Stef quelques mètres devant moi – je mets cette défaite sur le compte de l’avantage inéquitable que lui procurent ses bâtons de randonnée.
Le sommet du volcan n’est pas très spectaculaire : une modeste ouverture d’où s’échappent des fumées au parfum de soufre… et c’est tout. Je sors l’appareil pour prendre quelques photos et BOUM ! Un son de tonnerre retentit et nous fait sursauter. Stef s’accroupit aussitôt et met ses mains sur la tête alors que je reste là abasourdi sans réaliser qu’un bruit d’explosion au sommet d’un volcan pourrait s’accompagner de projections de cailloux… et de leur chute inévitable. BOUM ! Cette fois-ci je m’accroupis et je protège ma tête aussi, juste au cas où. Alors que nous redescendons vers la voiture et nous éloignons des explosions nous tombons sur le panneau « Danger : Volcan en activité » qui aurait dû nous alerter si nous l’avions vu en montant. Stef se rend alors compte que le verre de sa montre est fendu – sans doute un effet de l’onde de choc.
***
Quelques jours plus tard nous sommes à Tikal dans un hôtel situé en bordure des ruines de la légendaire cité Maya au cœur de la jungle du Péten. Pendant le dîner nous échangeons nos souvenirs de voyage avec un couple russe. « Le volcan de Pacaya ? » dit Ivan, « Nous y sommes allés mais ils ne nous ont pas laissés monter jusqu’au sommet à cause des coulées de lave ».
Cédric, 3 septembre 2011
(Voyage au Guatemala en 2006)
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