Caméra no 1 : la chambre
Mai regarde un film sur son ordinateur portable, avec son casque sur les oreilles. Tout à coup, Manly (le chien brun) apparaît devant la fenêtre de la chambre, se précipitant d’un côté à l’autre et remuant la queue avec énergie. Mai le fait taire et lui ordonne fermement : « Laisse ça ! » Il est sans doute encore en train de chasser les lézards et les iguanes. Une minute plus tard, Biela (le chien blanc) débarque dans la chambre à pleine vitesse. Le câble d’alimentation de l’ordinateur part en vol plané. La boule de poils blancs remue son petit corps de droite à gauche, incapable de contenir son enthousiasme. Elle se dresse sur ses pattes arrière et commence à marcher debout dans la pièce. Ne se laissant pas émouvoir par ce numéro de cirque, Mai lui dit de se calmer, la fait sortir de la chambre et ferme la porte. Elle retourne à son film, enfin au calme. Peu après, Cédric se montre à la fenêtre de la chambre. « Salut Chéri ! » dit-elle avant de se dire à elle-même en soupirant : « Pourquoi est-ce que je ne peux pas simplement regarder un film toute seule ? »
Caméra no 2 : le portail
Cédric revient de sa session quotidienne de surf au coucher du soleil. Il pousse le lourd portail qui mène à la cour… mais rien ne bouge. Chaque jour il laisse le portail légèrement entr’ouvert pour ne pas avoir à trimballer le trousseau de clés dans la poche de son short de surf. Mais cette fois-ci le geste a manqué de précision : le portail est verrouillé. Cédric n’a pas la clé, et l’interphone ne fonctionne pas. Il se met à appeler Mai de derrière la clôture haute de 3m. Manly apparaît en haut de l’escalier, remuant la queue si vigoureusement que ses fesses et ses pattes arrière remuent de concert. « Va la chercher ! » dit Cédric. Le chien s’en va et revient une minute plus tard, mais au lieu de sa maîtresse il ramène son complice inséparable : Biela. Apercevant son maître, elle se met également à remuer la queue avec frénésie. « Va la chercher ! » répète Cédric. Les deux compagnons à quatre pattes disparaissent pendant quelques minutes avant de reprendre leur poste d’observation en haut de l’escalier, observant leur maître coincé à l’extérieur. Cédric appelle Mai une fois de plus, mais personne ne vient. Il inspecte le périmètre autour du portail, agrippe le coin du mur dans une main et le poteau de la clôture dans l’autre, se soulève, grimpe sur le mur et par-dessus la clôture, se faufile comme un funambule, manque de tomber quand un des poteaux se dérobe, et enfin arrive en haut des escaliers. Manly et Biela l’accueillissent dans l’euphorie : il les caresse affectueusement puis marche vers la chambre. « Salut Chéri ! » dit Mai en retirant ses écouteurs.
Si Manly et Biela pouvaient parler, combien d’histoires comme celle-ci raconteraient-ils ?
Cédric, 30 novembre 2011
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