Même si j’aime Londres, l’idée d’y aller en février me laisse de glace… mais ce serait triste de laisser Mai aller seule au mariage de sa cousine. Alors j’ai fourré mes gants, mon écharpe et mon bonnet dans la valise et j’ai pris l’avion.
Nous marchons dans les belles rues de Londres. Le temps est tellement froid qu’il gèlerait les testicules d’un singe en cuivre, comme le disent parfois les anglais. Ma doudoune n’est pas assez chaude : j’aurais dû emmener mes affaires de montagne. Plus que la température, c’est le vent qui est dur à supporter. Chaque rafale dérobe à mon corps son énergie et me laisse frissonnant malgré les vêtements d’hiver dans lesquels je suis emmitouflé. Je deviens de plus en plus aigri au fil des minutes. Qu’est-ce que je fais ici ? Quelle idée de se marier à Londres en février ! Pourquoi pas l’Espagne, l’Italie ou le Portugal ? Pourquoi ne pas avoir attendu le printemps ?
Nous trouvons refuge dans notre hôtel classieux à deux pas de Piccadilly Circus. Je sors mon iPhone et consulte les dernières mises à jours de mes amis sur Facebook… je ferais n’importe quoi pour m’évader de cet endroit si froid, ne serait-ce que par la pensée. Je veux des photos de soleil, des messages en provenance de Hawaii. Rien de la sorte, mais quelque chose d’autre attire mon attention : « Je viens d’atterrir à Londres » dit David, un ami que je n’ai pas vu depuis des années. La mise à jour date d’aujourd’hui.
Quelques heures plus tard je prends un thé, un nuage de lait et des biscuits avec David. Nous nous racontons ce qui s’est passé d’important dans nos vies ces dernières années, nous piquons des fou-rires sans raison comme deux gamins. Dans le froid de Londres mon cœur se remplit d’une chaleur que je n’aurais pu trouver nulle part ailleurs.
Cédric, 4 avril 2011
(Voyage à Londres en février 2010)
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